François Fillon a annoncé en 2010 la mise en place d'une réforme de la dépendance pour 2011. Pour comprendre l'importance de la révision du mode de financement de la dépendance, il faut rappeler que selon les projections, il y avait en France en 2010, 1,4 millions de personnes âgées en perte d'autonomie. Un tiers des Français auront plus de 65 ans dès 2035. Dans 15 ans, la dépendance coûtera 30 milliards d'euros par an.

L'objectif de la réforme est donc d'organiser le financement de la dépendance mais aussi d'alléger la part financée par les familles car 80% des personnes demeurant en maison de retraite sont aidées par leur famille. Il s'agit également de soutenir les départements financièrement fragiles et d'organiser le recrutement et la formation des intervenants.

En 2011, 25 milliards d'euros seront consacrés à la dépendance. Cette somme est financée pour 60% par l'assurance-maladie et pour 20% par les départements par le biais de l'Allocation Personnalisée à l'Autonomie. L'Etat et la Caisse nationale de solidarité sont les autres financeurs. Fin 2009, il y avait en France, 1,2 millions d'allocataires de l'APA dont 440000 à domicile. Ce sont les frais d'hébergement en établissements qui pésent le plus lourd dans le budget des ménages qui dépensent directement sept milliards d'euros par an.

Différentes pistes sont avancées pour le financement de la dépendance, telles que la mise en place d'une assurance privée obligatoire dès 50 ans, la récupération d'une part des sommes versées sur le patrimoine de l'allocataire au moment de son décès, le relèvement de la fiscalité sur les successions. On évoque également une augmentation de la contribution sociale généralisée des retraités ou la mise en place d'une nouvelle journée de solidarité en supprimant une journée de réduction du temps de travail, ce qui pourrait rapporter plus de 2 milliards.