Comment le vieillissement de la population peut-il aider l'économie?

En France entre 2005 et 2035, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans aura presque doublé.

Traditionnellement on considère que le vieillissement d'une population est une mauvaise chose pour l'économie. Serait-il possible d'envisager cette perspective sous un angle plus positif?

Un récent rapport du Commissariat général de la stratégie et de la prospective indique que la participation des seniors dans la croissance future n'est envisagée que par le biais de leur consommation et de leur épargne. Il est donc seulement question d'organiser le marché des services qui sont destinés aux seniors et de mieux guider leur épargne. Ce rapport ne consacre que quelques pages à l'activité des seniors et aux façons de la prolonger.

De son côté, le Centre d'études pour l'emploi vient de consacrer une édition de sa lettre mensuelle "aux conditions d'un travail soutenable" pour les plus de 60 ans.

Etrangement, les salariés de 55 à 59 ans croient davantage en leur aptitude à poursuivre leur activité que leurs cadets de 50 à 54 ans. De plus, le fait que la vie professionnelle empiète sur la vie sociale et familiale est moins un problème pour les seniors que pour les trentenaires et les quadragénaires. Encourager les seniors à travailler plus longtemps serait donc moins problématique qu'il n'y paraît.

Pour aider la croissance, on peut donc considérer les seniors aussi bien comme des consommateurs-épargnants que comme des producteurs. Mais il serait dangereux de favoriser la première approche par rapport à la seconde. Le risque serait donc de limiter les seniors à un rôle de consommateurs et d'encourager l'idée selon laquelle il faut les exclure du marché du travail pour encourager l'emploi des jeunes.