Les organismes de soutien scolaire privés n'ont pas à se plaindre

C'est une récente étude du Centre d'Analyse Stratégique qui nous apprend que le marché du soutien scolaire est en pleine forme.

Il peut se targuer d'un chiffre d'affaires d'annuel de plus de 2,5 milliards d'euros.

A l'échelle de l'Union Européenne, la France est le premier marché du soutien scolaire privé avec un volume d'affaires estimé à 1,5 milliards d'euros en 2011. Il faut rappeler que ces cours sont majoritairement non-déclarés en dépit des avantages fiscaux accordés aux familles depuis 2005. La part du secteur non-déclaré dans le soutien scolaire à domicile est estimé à 80%.

En moyenne, les familles françaises dépensent 1500 euros par an pour 40 heures de cours. Contre toute attente, les élèves qui ont recours au soutien scolaire privé ne sont pas des élèves en difficultés. Ce sont surtout des collégiens et des lycéens de niveau moyen qui ont pour objectif d'intégrer une filière spécifique ou qui visent l'excellence. Il peut, par exemple, s'agir d'élèves préparant un concours ou une entrée en prépa.

Les parents de ces élèves exercent souvent des professions libérales ou sont artisans, commerçants ou cadres. Peu d'enfants d'enseignants ou d'agriculteurs ont recours au soutien scolaire privé. On peut donc en déduire que lorsque les parents ont un métier qui induit de longues journées de travail, ils sont plus enclins à faire appel au soutien scolaire privé.

Pour des raisons financières, les élèves qui auraient le plus besoin de faire appel à des organismes de soutien scolaire s'abstiennent.

Le crédit d'impôts n'est pas très incitatif pour ces familles en difficultés qui ont du mal à faire l'avance des frais. A l'inverse, cette solution est souvent choisie par les parents qui ne s'estiment pas assez disponibles pour leurs enfants. Pour mieux comprendre, il convient de rappeler que les tarifs des organismes de soutien scolaire varient entre 30 et 40 euros de l'heure quand ce n'est pas 60 euros en fonction des qualifications du professeur.

Selon une étude réalisée en 2012, l'activité de soutien scolaire à domicile avait connu une embellie jusqu'en 2008 après la mise en place des avantages fiscaux liés aux services à la personne. Elle a ensuite connu une période de recul puis s'est stabilisée en 2011-2012. La crise peut expliquer ce désamour mais pas seulement. Les difficultés administratives et le manque de clarté des mesures fiscales liées aux services à la personne peuvent également expliquer cette désaffectation.

L'image des services à domicile s'est également dégradée sur cette période, ce qui peut aussi expliquer cette baisser d'activité. Pour remédier à cette situation, les organismes de soutien scolaire ont décidé de redorer leur blason en misant notamment sur la professionnalisation. Ces efforts ont été bénéfiques et certaines études ciblent maintenant sur une croissance annuelle moyenne de 2% d'ici à 2015.

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