Le projet des maisons de naissance approuvé par les sénateurs

Mi juin le Sénat a décidé de se lancer dans l'expérimentation des maisons de naissance pour donner une alternative aux mamans qui veulent un accouchement moins médicalisé qu'à l’hôpital.

L'idée n'est pas récente et avait déjà été évoquée à l'occasion du plan périnatalité de 1998. C'est donc seulement cette année qu'un avis favorable a été donné à la proposition de loi de la centriste Muguette Dini. Ce projet prévoit une expérience basée sur l'exploitation pendant cinq ans d'une dizaine de maisons de naissance couplées à une maternité.

Cette expérience a pour but d'apporter une réponse aux mamans qui souhaitent accoucher sans hospitalisation ni péridurale. Selon madame Dini 10% des femmes enceintes ressentent ce besoin d'un accouchement plus naturel. Ces futures mamans seront accompagnées tout au long de leur grossesse et jusqu'à leur accouchement par la même sage-femme qui prendra également soin de leur enfant.

Cependant toutes les futures mamans ne pourront pas être prises en charge par ce dispositif.

Par exemple, à la maternité des Bleuets à Paris les sages-femmes du projet Comme à la Maison ont mis en place des critères afin de sélectionner les mamans concernées. Seules les femmes dont la grossesse se déroule sans souci pourront être suivies uniquement par une sage-femme.

En effet, selon une enquête publiée dans le British Medical Journal en 2011, il n'y a aucun risque pour la maman et pour l'enfant à être suivi dans une maison de naissance plutôt qu'à l'hôpital si la grossesse se déroule parfaitement au plan physiologique. En cas de souci, la maman pourra d'ailleurs être réorientée vers le plateau technique de la maternité toute proche, c'est pourquoi la proximité entre la maternité et la maison de naissance sera un critère important pour l'expérimentation. Dans le texte initial la maison de naissance et la maternité devaient être attenantes mais un amendement a fait en sorte qu'elles soient contiguës.

Un amendement prévoit une convention entre la maison de naissance et la maternité afin qu'elles définissent les conditions de transfert en cas de souci au cours de la grossesse. Pour le moment deux projets sont opérationnels à Paris et à Pontoise et d'autres devraient venir grossir la liste à Nancy, Marseille ou encore à Thonon.

La ministre de la santé a tenu a précisé qu'elle favoriserait les projets de maisons de naissance ayant des tarifs opposables autrement dit sans dépassement d'honoraires. Mais le texte de loi ne sera examiné à l'Assemblée Nationale qu'à l'automne.