Les mamans seront-elles amenées à repenser leur carrière pour s'occuper de leurs enfants?

Le Laboratoire de l'Egalité qui regroupe des hommes et des femmes impliqués dans les sphères économiques, sociales, associatives et universitaires réfléchit aux conséquences sur la carrière des femmes de la réforme des rythmes scolaires.

Plus d'un millions d'élèves seront concernés par ce changement de rythmes dès la rentrée de septembre, c'est pourquoi le Laboratoire de l'Egalité a organisé ce lundi 27 mai un colloque pour interroger les politiques et les entreprises. La ministre des Droits des Femmes était notamment présente lors de cet événement.

A l'occasion des discussions qui ont mené à ce changement de rythmes scolaires, on a évoqué les conséquences sur les enfants, sur les syndicats et sur les professeurs mais selon le Laboratoire de l'Egalité, on n'a pas pensé aux mamans. Or, dans une famille, ce sont encore les femmes qui tiennent le rôle principal et quand il faut être présent le mercredi à la maison, ce sont en général les mamans qui se libèrent. On peut donc légitimement se demander si ces mères qui travaillent devront repenser leur semaine à cause du changement de rythmes scolaires.

D'ailleurs, il ressort d'un sondage mené par Médiaprism que les trois quarts des parents d'élèves de l'école primaire considèrent que les politiques ne prennent pas en compte les conséquences de ce changement de rythmes sur les femmes qui travaillent.

Les parents d'élèves estiment dans les mêmes proportions que les maires doivent également tenir compte de ces conséquences sur la vie professionnelle des mères dans les modalités d'application dans leur commune de la réforme. Cependant, les Français ne sont pas inquiets sur les carrières et 85% des parents n'envisagent pas pour le moment de prendre un temps partiel pour garder leur enfant le mercredi après-midi.

Pour le Laboratoire de l'Egalité, la réforme ne s'appliquera que dans six mois et les parents ne se sentent pas encore concernés et ne voient pas les conséquences sur leur vie quotidienne. D'ailleurs, un quart des parents ne sait pas encore quand sera mise en place la réforme et 19% ignorent encore le jour de la semaine qui sera concerné par la journée de cours supplémentaire. Un nouveau sondage devra être mené en 2014 pour connaître les retombées de la réforme. Les femmes pourraient choisir un mi-temps pour s'occuper de leur enfant et récupérer 20% de leur salaire. Les familles peuvent en tous cas se poser la question de cette opportunité.

Lors du colloque, le Laboratoire de l'Egalité souhaitait également interroger les entreprises pour qui le sujet de la carrière des femmes n'est pas encore d'actualité. Mais le problème ne va pas tarder à se poser aux chefs d'entreprises et cela pourra avoir des conséquences sur l'organisation de leur structure.