Quels seront les effets à long terme de l'allongement de la durée de cotisation?

Le gouvernement travaille actuellement sur une réforme des retraites et une des pistes retenues est l'allongement de la durée de cotisation de la retraite à taux plein.

Mais cette mesure n'aurait qu'un faible impact selon le Conseil d'Orientation des Retraites qui a rendu un rapport fin 2012 sur l'évolution financière du régime des retraites d'ici à 2060.

Ces calculs étaient basés sur une durée de cotisation de 41,75 ans à partir de 2020, la loi n'a pas encore fixé de dispositions après cette date. Dans des documents complémentaires, le COR a fait des estimations sur les conséquences financières d'un allongement de la durée de cotisation après 2020.

Si les règles actuelles étaient appliquées, la durée de cotisation passerait à 42 ans pour la génération née en 1962, 43 ans pour celle née en 1975 et 44 ans pour celle née en 1989. La génération née en 2000 pourrait cotiser 44,75 ans. Les simulations concernent les principaux régimes de retraite c'est-à-dire ceux des salariés du privé, de la Fonction publique d'Etat, des collectivités locales et des retraites complémentaires (Agirc et Arrco).

Il ressort de ces projections que l'équilibre des retraites sera atteint en 2060 mais les effets de l'allongement de la durée de cotisation ne seront pas pertinents à court terme, c'est-à-dire d'ici à 2030.

Dans le détail, pour la Cnav qui verse les retraites des salariés du privé le déficit sera réduit de 2 milliards en 2030 mais restera encore de 11,5 milliards d'euros. Les régimes complémentaires Agirc et Arrco économiseront 1,7 milliards d'euros mais conserveront tout de même un déficit de 10 milliards d'euros. Le régime de retraite de la Fonction Publique d'Etat économiserait 600 millions d'euros en 2030 avec un déficit de 7 milliards d'euros. Le déficit des retraites des collectivités locales ferait une économie de 500 millions d'euros.

Au plan national, un allongement de la durée de cotisation permettrait de gagner 0,2% de PIB en 2030 mais le déficit resterait de 0,8% du PIB, l'équilibre ne serait donc pas atteint.