Triche : la fin du Bac ?

Les moyens de communication du XXIeme siècle ont-ils scellé un examen universitaire qui date de 1808 ?

Cela ne signifie pas pour autant que l'école est dépassée. Sur le principe, la fraude qui a eu lieu pendant l'épreuve de mathématiques de la série scientifique est classique. Il s'agit de la diffusion d'un sujet par une personne qui y a eu accès. Les nouvelles technologies ont simplement permis d'augmenter l'impact de la fuite.

On a déjà vu un événement semblable lors de la mise sur le marché des calculatrices graphiques dans lesquels les élèves enregistraient la totalité du programme. Elles ont été interdites. On ne peut cependant nier qu'avec le progrès technologique et tous les moyens mis à la disposition des élèves, la triche est de plus en plus présente. Même si l'ampleur du phénomène est difficile à évaluer.

Les technologies ont provoqué un changement dans la société car la mémorisation est aujourd'hui dépréciée à cause de la facilité d'accès à l'information. Ainsi, au Danemark on a fait le choix d'autoriser internet pendant les examens. Plus largement, la polémique existe depuis longtemps sur le thème de l'utilisation des documents pendant les examens. Utiliser des documents n'est pas toujours une bonne chose et ne constitue pas toujours une aide car cela provoque la paraphrase et le plagiat.

Par ailleurs, tout le monde travaille désormais sur internet et le problème de fond n'est pas celui des moyens ou de l'accès à l'information mais c'est plutôt la capacité d'analyse de l'élève qui nécessite un socle de connaissances préalable. On doit donc réfléchir à des modalités d'examen qui rendraient la triche moins attrayante. Il ne s'agit pas pour autant de n'utiliser que des QCM ou de supprimer les épreuves du bac.

L'apprentissage de l'analyse de l'information est incluse dans les programmes en fonction de la série. Cet enseignement peut par exemple prendre la forme de travaux personnels encadrés. Mais c'est un enseignement long et compliqué qui doit reposer sur un socle de connaissances fondamentales. Il s'agit d'un domaine difficile à enseigner dans des classes de 35 élèves. Aujourd'hui, les étudiants n'ont aucun mal à aller chercher l'information mais il s'agit de leur apprendre comment l'utiliser.