Veuillez patienter ...
Veuillez patienter ...
Alors que la France est en pleine réflexion sur la gestion de la dépendance, les pays nordiques tels que la Suéde, la Norvège, la Finlande ou encore le Danemark ont été prévoyants et se sont organisés depuis les années 1950
Financement de la dépendance : l'exemple des pays nordique
Dans ces pays l'aide aux personnes dépendantes s'appuie sur un état providence universel.
Ce qui implique que quel que soit son âge ou sa situation sociale une personne dépendante peut recevoir les services de prestataires publics ou privés à but non-lucratif dont la formation du personnel est très contrôlée. Ces prestations sont financées par l'impôt national et surtout par les municipalités. Dans ces pays on ne parle pas de prise en charge de la dépendance mais de compensations de la perte d'autonomie.
Il semble que la notion de dépendance soit typiquement française. Ce sont les gériatres qui l'ont mise en avant dans les années 1980. Cette notion vient de l'idée que la dépendance est irréversible et qu'il n'y a rien à faire pour améliorer l'autonomie des personnes âgées ou handicapées. C'est à partir de cette notion de dépendance que l'on a élaboré la grille GIR qui consiste à classer les personnes âgées sur une échelle de 1 à 6 en fonction de leur niveau de dépendance.
Les années 1990 sont une période charnière dans la prise en charge de la dépendance du fait de la mise en avant de la notion de libéralisme. Tous les pays ont alors permis l'entre sur le marché de la vieillesse de prestataires de services à la personne ou de résidences à but lucratif et ces structures privées ont été mise en concurrence avec le secteur public. Désormais, les personnes dépendantes définissent leurs besoins et sélectionnent le prestataire public ou privé qui lui convient le mieux en thème de services et de tarifs. Afin d'acheter ces prestations, la personne dépendante reçoit de l'argent. C'est le système de l'APA ou Aide personnalisée à l'autonomie qui est en cours en France.
On parle de Cash for Care. Ce système a provoqué une mutation des services à la personne dans les pays du nord. Ainsi, en Suède 40% des services à la personne sont privés et 30% en Finlande. De plus, ces pays axent désormais les services au domicile sur les personnes les plus dépendantes et ont tendance à laisser les aides préventives telles que le ménage ou les courses de côté. Le système universaliste de prise en charge de la dépendance est en train de dévier vers un modèle plus inégalitaire qui délaisse la prévention.
En France on a mis en place les services à la personne plus pour favoriser l'emploi et inciter au recrutement dans de nouveaux domaines grâces à des avantages fiscaux accordés aux familles. Ce système est d'ailleurs vu par certains comme une niche fiscale qui permet aux riches aux riches d'acheter du service pas cher. En effet, seuls 20 à 30% de ces services sont destinés aux personnes dépendantes.
Le Danemark a résisté au Cash for Care et offre ses services en nature comme une aide ménagère ou une aide soignante. Des structures privées ont ces derniers temps commencé à intervenir sur le marché du grand âge mais elles sont très surveillées. L'état surveille surtout la formation des personnels. Le pays a également mis en place une politique de prévention efficace de la dépendance avec une visite médicale pluridisciplinaire obligatoire à partir de 75 ans.
A titre de comparaison, la Hollande consacre 3,2% de son PNB au financement de la dépendance, contre 2,7% pour la Suède, 2,3% pour le Danemark et 1,4% pour la France.
Qui sommes-nous ? | Tweet |