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Le ministre de l'éducation Luc Chatel, annonce avoir demandé aux proviseurs de faire appel au Pôle Emploi pour le recrutement des remplaçants en cas d'absence des professeurs titulaires. Cette pratique,déjà en cours localement, pourrait se généraliser.
Il est primordial de ne pas laisser les élèves sans professeur pendant une durée trop longue.
Les syndicats accusent le gouvernement d'être responsable du manque de professeurs qu'il a lui-même provoqué alors que les mobilisations locales de parents et d'enseignants se multiplient. Cette annonce intervient également au moment où les académies apprennent la répartition des 16000 suppressions de postes de la rentrée 2011. Dans certaines académies, des appels à la mobilisation sont signés conjointement par les parents d'élèves et les syndicats. 50000 postes ont déjà été supprimés par le gouvernement entre 2007 et 2010.
Mais Luc Chatel fait la distinction entre cette politique et les remplacements en estimant que dans l'Education nationale il n'y a que 4% d'absences sur une année et que 96,2% de ces absences sont remplacés.
Selon le ministre : "notre système du remplacement doit s'améliorer en étant plus souple et plus réactif. Il faut donc faire appel à des contractuels lorsque nos titulaires remplaçants ne sont pas disponibles". Il annonce donc avoir demandé aux proviseurs de se mettre en relation avec Pôle Emploi et de passer des annonces de recrutement. Pour le ministre, la solution n'est pas de recruter davantage de titulaires remplaçants, les vacataires, les étudiants ou les jeunes retraités peuvent très bien remplir ce rôle.
Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire estime que "Le ministre est pris au piège de sa propre politique. On continue à supprimer un fonctionnaire sur deux et à l'Education nationale, c'est dramatique. Le ministère ne peut plus assurer (...) les remplacements".
Pour sa part, Patrick Gonthier, secrétaire général de l'UNSA-Education déclare que : "le ministre s'exonère de toute responsabilité en faisant ça. Mais c'est parce que le gouvernement a considérablement réduit le nombre de titulaires de remplacement que la situation est à ce point tendue!". M. Gonthier remarque également que cette annonce intervient au moment où les syndicats et le gouvernement ont signé un accord ayant pour objectif de résorber la précarité dans la fonction publique cdont l'éducation nationale. Or avec cette mesure, on va recréer un volant important de non-titulaires selon Patrick Gonthier.
Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT, déplore une telle annonce qui, "au fond, revient à considérer comme inéluctable la politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux et les ravages créés dans l'Education nationale".
Du côté des parents d'élèves on estime que "Ce n'est pas avec les gens qui sont partis à la retraite qu'on va régler le problème. Dans ce cas-là, ce n'était pas la peine de n'en remplacer qu'un sur deux. Et ce n'est pas non plus en prenant des étudiants au milieu de leurs études pour les envoyer dans les établissements" selon le président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) Jean-Jacques Hazan. Il ajoute que le nombre de remplaçants n'est pas suffisant actuellement et que la réactivité que demande le ministre de l'éducation nécessite la création d'une ressource pérenne.
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